Intervention de Julien Chardon

Réunion du mardi 16 juillet 2019 à 17h05
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Julien Chardon, président d'Ilek :

Ce n'est pas spécifique à la France. Aujourd'hui, en ce qui concerne le développement de nouveaux moyens de production, on observe sur le marché la mise en place de contrats d'achat d'électricité de gré à gré, ou Power Purchase Agreements (PPA), sur le long terme.

Les moyens de production mis en œuvre dans ce cadre bénéficient d'investissements conséquents et de coûts d'opération très faibles. Un projet se monte sur la base de 90 % d'investissement et de 10 % de coûts d'exploitation sur vingt ans. Pour ce qui est de l'investissement, il est constitué de 70 % à 80 % par des prêts bancaires, qui ne peuvent être débloqués que grâce à la visibilité de la production sur le long terme. Les tarifs d'achat permettaient de bénéficier de vingt ans d'achat garanti – les contractants étant EDF et l'État –, un système de nature à rassurer les banques.

Aujourd'hui, c'est un peu la même chose, car on vend à un prix fluctuant à un acteur de marché, mais on bénéficie d'une compensation sous la forme d'un prix stable sur le long terme. Les contrats de gré à gré se développent, avec une particularité : pour que les banques restent confiantes, il faut que l'acheteur dispose de la capacité financière à tenir sur les vingt ans du projet. Si les grands comptes, telle la SNCF, achètent sur le long terme de l'énergie solaire obtenue à partir de nouveaux moyens de production, les particuliers ne disposent pas de la faculté d'assurer à un producteur qu'ils vont lui acheter de l'énergie sur vingt ans, ce qui implique pour le producteur la nécessité de s'assurer par d'autres moyens la visibilité qui lui est nécessaire – en l'occurrence le mécanisme de garantie.

Si j'ai évoqué un horizon de trois ans, c'est qu'il existe un marché organisé de l'énergie qui émet des produits dérivés sur trois ans, ce qui permet de commercialiser de l'énergie à trois ans, de manière fiable – c'est-à-dire avec la garantie d'être payé.

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