Intervention de Henri Granger

Réunion du mercredi 17 juillet 2019 à 14h10
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Henri Granger, ancien directeur de RTE pour la région Rhône-Alpes-Auvergne :

Les panneaux photovoltaïques produisent de l'énergie en progression. Ce n'est pas de l'énergie « brutale ». Le problème, quand elle est coupée, n'est pas le même, à moins qu'il y ait un court-circuit. Quand un champ d'éoliennes arrête brutalement sa production, les personnes qui participent aux réglages, c'est-à-dire à la gestion des moyens pilotables, doivent agir. Le plus souvent, on injecte de l'énergie hydraulique, parce que c'est le seul moyen de production qui démarre en quatre à cinq minutes. Les autres centrales prennent progressivement le relais, mais il faut plusieurs dizaines de minutes pour qu'elles reconstituent ce qui manque, de façon à stabiliser la fréquence. Avec les éoliennes, on observe soit des fluctuations, c'est-à-dire que la production est « en accordéon », en fonction de la force de vent, ce qui n'est pas bon pour les groupes de production quels qu'ils soient, soit un déclenchement brutal, par gros paquets, ce qui provoque des secousses sur le réseau. Pour répondre à la question que vous posiez, monsieur le président, selon les derniers éléments dont j'ai eu connaissance, on estime que, lorsque les énergies intermittentes dépassent 20 % ou 30 % du parc de production d'un pays, le risque de perturbation du réseau est très important.

Au mois de juin, un samedi, à minuit, on avait une production d'énergie éolienne de 11 000 mégawatts ; vingt-quatre heures après, elle était de moins de 1 000 mégawatts. Il a donc fallu trouver, en vingt-quatre heures, 10 000 mégawatts pour remplacer progressivement l'énergie éolienne. Heureusement, cela n'a pas créé d'incident.

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