Effectivement. De ce point de vue, je suis favorable au développement du stockage. Je crois moins au stockage avec des batteries – sur le modèle de ce qui se fait pour les véhicules électriques. Selon moi, une telle solution nécessite encore d'être confirmée.
Les réseaux intelligents, que l'on appelle souvent les smart grids, sont liés principalement à la distribution. L'élément essentiel dans la construction des réseaux intelligents, ce sont les compteurs communicants ou intelligents, tels les compteurs Linky, qui font l'objet, comme vous le savez, de certaines critiques qui me paraissent d'ailleurs assez infondées – mais c'est là un autre problème. À partir du moment où un compteur intelligent est installé, on peut avoir, en aval, un gestionnaire d'énergie, en l'occurrence une box – comme il en existe dans le domaine des télécoms – capable de gérer de manière intelligente l'utilisation de l'énergie, et ce sur la base d'offres de prix qui incitent le client à s'effacer à telle ou telle heure. Cela peut se faire dans le cadre d'un contrat, mais le gestionnaire de réseau de transport a besoin d'une interface, à savoir d'un agrégateur – je crois que le sujet a déjà été abordé par votre commission – qui réunit toutes les possibilités d'effacement offertes par la clientèle domestique. À partir de là, on peut envisager une aide au fonctionnement du réseau, surtout dans les situations critiques, notamment les périodes de pointe, quand la production n'est pas suffisante et que les capacités d'importation sont limitées : l'effacement est un moyen de contrôler l'équilibre entre l'offre et la demande. C'est particulièrement vrai, bien évidemment, au niveau industriel – mais je pense que RTE vous en a parlé : des contrats permettent d'effacer, avec annonce préalable, 3 000 mégawatts en cas de besoin. Je mets à part les 1 500 mégawatts d'interruptibilité, car l'instrument n'est utilisé qu'en cas d'urgence, dans des situations de vulnérabilité extrême comme celle que j'ai rappelée tout à l'heure.