Une recristallisation est en cours avec des consortiums. Le financement n'est pas un problème car une Gigafactory de cellules photovoltaïques incluant un bâtiment coûte 200 millions d'euros, ce qui correspond presque, equity aidant, à une échelle de financement privé.
Il importe de trouver les bons acteurs pour apporter des garanties – les Chinois y parviennent : lorsqu'ils décident d'une stratégie sur une filière, ils mettent en place leur stratégie d'amorçage, ils réussissent le ramp up, la montée en puissance technologique, même si c'est compliqué car une usine n'est rentable qu'après un certain temps. Il faut donc un déploiement avec des taux préférentiels – la bannière CO2 peut être utilisée dans ce contexte puisque l'électricité est bas carbone – mais la stratégie d'amorçage doit être garantie par une protection pendant quelques années.
S'agissant du photovoltaïque, nous en sommes à une étape importante. Appuyer sur le bouton, dans une usine, suppose d'avoir un gigawatt qui réponde, ce que peu d'entités peuvent faire.
S'agissant de l'hydrogène, l'échelle de temps diffère mais il ne faut pas oublier de constituer un tissu industriel. L'hydrogène, c'est un peu un couteau suisse : elle permettra de décarboner l'industrie, de compléter la mobilité là où les batteries seront impuissantes et de rendre des services aux réseaux.
Il faut maintenir cette politique des petits pas afin d'avoir une industrie au meilleur niveau. Le stockage en matière d'hydrogène sera performant, à mes yeux, au-delà de 2050. Nous aurons donc besoin d'une industrie. La Chine ne s'y trompe pas puisque, tout en étant un géant de la batterie, elle a lancé depuis un an et demi une politique très volontariste sur ce plan-là.
Au-delà des batteries, il faut être vigilants sur ces deux points.