Monsieur l'Ambassadeur, la situation actuelle en Biélorussie me rappelle beaucoup mon enfance. J'ai habité pendant vingt ans à Madrid, sous Franco, avec la même ambiance générale que celle que vous décrivez, marquée par la répression et les dénonciations. Je trouve cela inquiétant, car je me souviens que Franco avait fait fêter les vingt-cinq ans de paix dus à son régime en Espagne mais il était marqué par la vieillesse. Alexandre Loukachenko, lui, n'est pas si vieux puisqu'il a 67 ans.
Lors de mon séjour en Espagne, j'étais outrée par les sanctions qui punissaient le peuple espagnol en lui imposant, si j'ose dire, une double peine, à savoir des sanctions économiques en plus du dictateur. Cette situation, qui est relativement similaire en Biélorussie, ne risque-t-elle pas de se retourner contre l'Union européenne, un soutien actif et concret à la société civile et à l'opposition biélorusses me semblant plus opportun et efficace ?
Enfin, je viens de déposer, sur le Bureau de l'APCE, une proposition de résolution sur l'instrumentalisation des migrants dans les campagnes électorales et ses répercussions concrètes sur les droits humains des migrants en Europe. Je pense que, lorsqu'un rapporteur aura été désigné sur cette proposition de résolution, il serait intéressant de vous entendre à nouveau, ou d'entendre des personnalités que vous jugeriez utiles d'auditionner, sur le cas de la Biélorussie.