Retour de la planification, plan de relance de 100 milliards d'euros : en apparence, la politique économique du Gouvernement a tout pour plaire aux Insoumis, mais en apparence seulement. Car, alors que la crise sanitaire persiste et que ses effets sur l'économie et l'emploi sont désastreux, vous nous présentez un plan de relance de 100 milliards sans politique de relance ni les 100 milliards annoncés puisque plusieurs d'entre eux ont déjà été dépensés.
C'est, une nouvelle fois, un effet d'annonce : il n'y a rien, ou si peu, pour venir en aide aux plus fragiles, pour soutenir la consommation populaire ou la demande, et guère plus pour les investissements directs. Ce n'est donc pas à proprement parler un plan de relance. De quoi s'agit-il, alors ? Ce plan, qui s'inscrit dans la droite ligne de ce que vous avez entrepris depuis trois ans avec la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et la création de la flat tax, consistent en fait en un nouveau catapultage massif de milliards vers les grandes entreprises, sans contreparties sociales et écologiques. Et c'est bien de l'argent des Français dont on parle car, à ce jour, les 40 milliards d'euros de l'Union européenne n'existent pas. Leur déblocage dépendra de la mise en œuvre de réformes, comme celle des retraites, et la France devra en définitive payer 26 milliards d'euros de plus que ce qu'elle pourrait recevoir.
Assez de mauvaise propagande ! Le Gouvernement est et restera au service, non pas de l'intérêt général, mais du capital. Le problème, c'est que celui-ci est incapable de planifier et d'organiser la bifurcation écologique nécessaire à l'heure de la crise climatique irréversible que nous subissons.
Ne pouvant pas vous résumer en quelques secondes le plan proposé par La France insoumise, je me permettrai, monsieur le ministre, de vous le remettre en mains propres à l'issue de nos échanges.