Rappelons que le HCFP a été créé après le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), qui posait le principe du respect de la règle d'or et de l'équilibre des déficits ; or tout cela a volé en éclat avec la crise sanitaire. Au-delà de la description de la situation, j'aurais aimé, madame, vous entendre évoquer ce sujet qui nous a été présenté durant des années comme la priorité des priorités. Fort heureusement, quand la santé des Français est menacée, la priorité économique vole en éclats.
Nous sommes tous d'accord pour dire que la relance est indispensable. Cependant, le plan de relance prévu est de 30 milliards d'euros pour 2021 – sur les 100 milliards annoncés –, soit un peu plus de 1 % du PIB, quand dix points auront déjà été perdus : c'est infiniment moins que ce que les Allemands ont prévu pour la même année. Ce montant vous paraît-il suffisant ? Ne craignez-vous pas un décrochage de l'économie française ?
Concernant les taux d'intérêt, ne pensez-vous pas que le risque que vous avez évoqué pourrait être annulé si, comme nous le proposons, la BCE pouvait directement acheter de la dette aux États, plutôt que de continuer à l'acheter aux banques privées ?
Enfin madame, et cette remarque ne vise pas votre personne, je ne suis pas aussi enthousiaste que certains collègues s'agissant de votre nomination, qui conduira à renforcer la prédominance des banquiers au sein de cette instance, sans parler du risque de conflit d'intérêts entre les banques privées – je rappelle que la Société Générale, BNP-Paribas et le Crédit Agricole ont été pointés dans l'affaire CumEx Files – et les responsabilités que vous serez appelée à exercer au sein du Haut Conseil.