M. le ministre revient en pleine forme puisqu'il n'a pas hésité à traiter de fossoyeurs ceux qui pensent qu'il faut soutenir la demande – donc augmenter les salaires. Le message était visiblement adressé aux députés communistes.
Nous aurons ce débat dans le cadre du PLF, car nous pensons à ceux qui essaient de vivre dignement avec le SMIC horaire, ce qui est très difficile, surtout lorsqu'il n'est pas à taux plein, avec le coût des masques, les factures de gaz ou d'électricité qui augmentent, bref quand le pouvoir d'achat faiblit. Nous pensons aussi aux étudiants qui tâchent de travailler parallèlement à leurs études et demandent des colis alimentaires pour vivre décemment. Un plan de soutien devrait contenir davantage d'aides en direction de ces publics.
Nous devrions aussi réfléchir ensemble à la manière d'accompagner les entreprises qui relocalisent leur activité et soutiennent l'emploi en France, afin qu'elles puissent, dans le même temps, soutenir la demande en augmentant les salaires. Ayons au moins ce débat, car les salaires sont bas dans notre pays.
L'emploi, précisément, pâtit de tous ces plans de licenciement que de grandes entreprises mettent en œuvre alors même qu'elles bénéficient du plan de soutien ou bénéficieront demain du plan de relance et de la baisse des impôts. Ces entreprises font des plans sociaux et vont délocaliser leurs activités à l'étranger, ce qui aura pour effet de faire augmenter non seulement le chômage, mais aussi les importations, avec des camions qui introduiront en France des produits qu'il est possible d'y produire. Vous connaissez bon nombre de ces entreprises : Bridgestone, qui importera demain des pneus fabriqués en Pologne et en Hongrie, alors que nous pouvons les produire en France, mais aussi Verallia, Cargill ou Airbus, dont les cockpits sont produits au Portugal alors que nous pouvons les fabriquer dans la Somme.
Aurons-nous un débat, au cours du PLF, afin d'interdire – vous en avez le pouvoir – ces plans de licenciement quand ils conduisent à des délocalisations ? Ce qui est produit en France ne doit pas être délocalisé, et surtout pas à l'aide d'un plan de relance ou de soutien.
Par ailleurs, est-il prévu de conditionner strictement les aides publiques à des engagements des grands groupes à maintenir les emplois, à lutter en faveur du climat et à continuer de produire en France ? Il nous faut des conditions encadrées, sur lesquelles nous devons avoir un droit de regard, car des milliards d'euros sont aujourd'hui donnés à de grands groupes et cela se traduit par des licenciements et des délocalisations.