Monsieur Coquerel, nous sommes au moins d'accord sur le fait que l'impôt sur le revenu est progressif et redistributif. Je ne dis pas qu'il n'y a aucun problème et qu'il faut être fermé à ce débat. Mais, tout d'abord, cessons de voir la fiscalité comme un principe statique, alors qu'elle enclenche des dynamiques d'investissement ou d'emploi. Par exemple, la fiscalité du capital que nous appliquons depuis trois ans et que vous contestez a largement contribué à ramener de l'investissement et à créer 500 000 emplois nets. Sans une telle fiscalité, le chômage n'aurait pas été de 7 % mais de 9 %, comme en 2017, à l'entrée dans la crise. Il faut prendre en considération la dynamique créée au lieu de rester à regarder seulement ce que l'on prend ou pas dans la poche de ceux qui ont de hauts revenus.
Enfin, cher Matthieu Orphelin, je maintiens qu'une augmentation des impôts aujourd'hui serait un signal particulièrement mauvais. Répondre à une crise par ce réflexe franco-français pavlovien d'augmentation de la fiscalité sur les ménages est mauvais. Les foyers ont besoin de consommer et d'investir, pour participer au redémarrage de notre pays. Sur ce point, notre vision et notre méthode diffèrent totalement, je le reconnais.