Votre argument est bien connu, monsieur le rapporteur général. Bruno Le Maire, quand nous lui avions demandé ce qui pouvait pousser le capitalisme à utiliser en faveur de l'intérêt général et de l'investissement les marges de manœuvre qui lui étaient offertes à coups d'exonérations, nous avait répondu : « le bon sens ». Or tout montre, depuis vingt ans, que cette politique ne fonctionne pas. À partir du moment où vous n'imposez aucune contrainte à un système dont le premier critère, en tout cas la forme dominante, est la rente des actionnaires, l'argent que vous leur donnez va d'abord à la rente. Au cours des dix dernières années, les dividendes ont explosé par rapport à l'investissement. Plus vous faites des cadeaux fiscaux sans contrainte, plus vous renforcez le phénomène. Allez-y, continuez : non seulement cela appauvrit l'État, mais cela nuit à la santé économique du pays.