Intervention de Sabine Rubin

Réunion du mardi 20 octobre 2020 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Rubin :

À la lecture de ce plan de relance, on se demande bien ce que vous allez relancer : à la limite, on aurait compris que vous proposiez en 2017 un plan aussi limité, mais quand l'économie est à ce point au ralenti, c'est largement insuffisant. C'est même ridicule. J'ajoute que, pendant les périodes de guerre – puisqu'il paraît que nous sommes en guerre –, quand on relance l'économie, c'est l'État qui impulse, par une politique de la demande et de soutien à la consommation. Vous, vous distribuez de l'argent aux entreprises, alors qu'on sait très bien où elles vont le mettre, notamment les grosses entreprises.

Voyons les choses de plus près. Vous prévoyez 22 milliards d'euros en crédits de paiement, prétendument avec une intention écologique. Or ce n'est même pas suffisant pour entamer un début de bifurcation écologique : c'est un petit sentier que l'on emprunte. Pour le programme Écologie, 5 milliards d'euros sont inscrits en crédits de paiement : c'est indigent.

Même chose pour la rénovation des bâtiments : vous y consacrez 2,8 milliards d'euros, alors qu'il faudrait 22 milliards d'euros par an d'investissements pendant dix ans.

Pour la transition agricole, 390 millions d'euros de crédits de paiement sont prévus, mais vous continuez à refuser de taxer les engrais azotés – car ce plan de relance s'inscrit dans une politique plus globale où on ne voit que des incohérences, sans parler du saupoudrage, mille fois évoqué.

Il est question de la décarbonation : très bien. Mais vous ne prévoyez que 1,2 milliard d'euros pour accompagner les industries, quand il en faudrait 50. C'est plus que timoré : c'est indigent.

En revanche, vous accordez un soutien de 5 milliards d'euros aux secteurs automobile et aéronautique – sans contrepartie, cela va sans dire –, plutôt que d'enclencher une réflexion sur l'avenir de ces filières.

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