Un plan de relance, c'est, d'une part, du court terme – c'est-à-dire des projets qui peuvent être impulsés parce qu'ils sont prêts, c'est donc en partie un effet d'aubaine mais cela permet de soutenir l'économie –, et d'autre part du moyen et long termes. Un plan de relance doit inciter, en effet, à développer de nouvelles logiques, avec, par exemple en matière agricole, des systèmes de production plus vertueux ou plus résistants aux aléas climatiques. Si l'on n'atteint pas forcément l'objectif immédiatement, on crée des dispositifs qui permettront d'assurer l'économie du futur.
Par ailleurs, quelle est la place des territoires ruraux dans ce plan de relance ? Les espaces métropolitains ont des dispositifs d'ingénierie très performants et savent s'adapter très rapidement, alors que les territoires ruraux sont un peu plus lents dans ce domaine. Des enveloppes départementales pourront-elles être abondées – la dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR), par exemple – pour impulser des projets plus rapidement, ou encore le fonds pour le développement de la vie associative, pour soutenir des associations dont la disparition aurait des conséquences économiques ?
La question des contreparties, essentielle pour nous, n'est pas réglée. On finance tout cela par la dette alors qu'on aurait pu mettre à contribution les gros patrimoines et les hauts revenus ; mais cela n'a pas été souhaité.
La relance passe aussi par la consommation ; or l'épargne a été captée par les plus aisés. Le pouvoir d'achat est le grand absent de ce plan de relance, qui devrait pourtant être également un plan de soutien. Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine s'abstiendra.