Le groupe La France insoumise ne votera pas les crédits d'une mission dont les priorités ne sont pas les bonnes. L'effort porte essentiellement sur les places en CRA et les reconduites à la frontière alors que nous voyons bien la limite de ces dispositifs.
De plus, ce budget fait suite à une loi qui a fait passer le délai de rétention de 30 à 90 jours : ceux qui restaient 30 jours resteront donc 90 jours alors que ceux qui quittaient rapidement ces centres continuent de le faire, ce qui revient à engorger encore plus les CRA avec des gens qui ne sont pas forcément expulsables.
Si un effort est réalisé en matière de places d'hébergement, c'est que la situation est complètement chaotique pour les demandeurs d'asile. La création de 4 000 places supplémentaires peut paraître impressionnante mais le niveau reste bien en deçà des besoins.
Le plan de relance, quant à lui, comprend relativement peu de mesures en la matière, si ce n'est des accompagnements pour faire partir les gens au lieu de les héberger.
J'ajoute que peu de choses sont faites en faveur des publics les plus vulnérables. Nous sommes loin de l'équilibre entre humanité et fermeté lorsque l'on voit, notamment, l'arrêté pris à Calais visant à interdire la distribution de repas dans les zones du centre-ville, alors que les associations ne distribuent que deux repas par jour sans pouvoir subvenir à tous les besoins, notamment des femmes enceintes et des bébés – par exemple, il n'y a pas de lait en poudre pour les biberons. Dans bien des cas, on se demande où se trouve l'humanité dont il faudrait faire preuve.