Je défends, par une réaffectation de crédits de 820 000 euros, une expérimentation pour 100 jeunes menée à l'initiative du collectif pour un service civique européen. Il s'agirait d'associer deux dispositifs que nous connaissons bien : le service civique, dont nous avons largement débattu, et le corps européen de solidarité. Une expérimentation est en cours, extrêmement positive ; son extension, par exemple dans la région Grand Est, terre de mémoire et de frontières, permettrait à un corps d'une centaine de jeunes issus de différentes nations européennes de réaliser un service civique dans ces pays. Le surcoût, alors que les financements existent déjà pour les deux dispositifs, est lié à l'apprentissage professionnel et linguistique ainsi qu'aux difficultés d'hébergement.
L'objectif est de construire un esprit européen chez nos jeunes compatriotes et chez les ressortissants des pays voisins, en veillant à ce que ce dispositif reste accessible aux jeunes des milieux populaires. Il s'agit d'esquisser une sorte d'Erasmus pour les jeunes en situation de précarité ou d'exclusion, et d'assurer la mixité sociale. Construire l'Europe et construire la République est un même combat, qui passe par cette proposition. Consacrer 820 000 euros à une expérimentation qui donnerait à la France des arguments pour déployer ce dispositif en 2022 à une échelle plus grande, pendant la présidence française de l'Union européenne, nous paraît une excellente idée et un bon investissement.