Les clubs sportifs amateurs devraient être un élément clé de la stratégie visant à faire pratiquer régulièrement du sport à 3 millions de Français supplémentaires. Or ils sont dans un état de grande souffrance, en raison du budget en berne mais aussi, évidemment, de l'épidémie : 4 000 clubs de football amateur ont cessé leur activité, en particulier dans le monde rural. Alors que se profilent les Jeux olympiques, le Gouvernement privilégie le sport business. On pense en particulier aux 3,34 millions consacrés à l'indemnisation du concessionnaire du Stade de France – le consortium formé par Bouygues et Vinci – qui subit des pertes d'exploitation dues aux travaux nécessités par la tenue des Jeux – probablement l'éclairage du stade et la rénovation de l'auditorium. Ces crédits ne seraient-ils pas beaucoup mieux utilisés en étant affectés aux clubs amateurs ? Pour mémoire, l'État a déjà investi 191 millions d'euros, sur les 361 millions d'euros qu'a coûtés le stade, auxquels s'ajoutent 119 millions accordés au consortium du stade de France en guise d'indemnités. On surenchérit à présent à hauteur de 3,34 millions d'euros. Je peux vous dire que les clubs amateurs en auraient grand profit, par exemple pour acheter des jeux de maillot ou des ballons de football.