On vit une époque sinistre. Au printemps, quand les hirondelles reviennent, s'il en reste, alors que les hormones s'agitent, on s'est emprisonné chez nous. Cet automne, plus de fêtes, plus de musique, plus de concerts, plus de théâtre, le couvre-feu comme si on était en temps de guerre. Évidemment, la première touchée est la jeunesse, en ce temps de fêtes interdites, de gestes barrières, de masque sur le nez, où les amours sont prohibées après vingt et une heures. C'est elle qui paiera aussi le prix social de la crise, puisque les premiers dégagés sont les intérimaires, les jeunes, par centaines de milliers, les jeunes qui ne trouvent pas d'emploi quand ils arrivent sur le marché du travail, qui craignent de ne pas pouvoir payer leur loyer. Ajoutez là-dessus le terrorisme, la peur qui s'installe dans les cœurs, le soupçon envers l'autre et, en toile de fond, le réchauffement climatique, l'effondrement du vivant, qui est le paysage de notre conscience contemporaine. Voilà l'ambiance, le climat plombé dans laquelle grandit notre jeunesse !
Dans ce contexte, la seule chose que vous faites est d'interdire, de surveiller, de contrôler. Qu'y a-t-il de positif dans tout cela ? Quelle lumière faites-vous briller dans le tunnel, quelle espérance suscitez-vous ? La ligne budgétaire des Jeux olympiques qui augmente, le service national universel de deux semaines, réveil à 7 heures, salut au drapeau, ce n'est pas à la hauteur de la crise d'espérance qui frappe le pays !