Par cet amendement d'appel, nous tenons à dénoncer le système des aides à la presse, qui ne garantit pas le pluralisme indispensable au fonctionnement de notre démocratie. Les aides actuelles vont directement sur les comptes des grands groupes et des banques qui possèdent la plupart des titres de presse. De plus, elles ne sont pas conditionnées à la sauvegarde des emplois. Le secteur de l'imprimerie et de la presse est en souffrance. Le plan de filière présenté par l'Alliance de la presse d'information générale (APIG) ressemble fort à un plan de restructuration des imprimeries de presse. La Fédération des travailleurs de l'industrie du livre, du papier et de la communication (FILPAC)-CGT le décrit ainsi : « Le but ? Mettre les plus de 55 ans à la porte avec l'argent de l'État. Comment ? En fermant un tiers des centres d'impression pour concentrer et regrouper les équipes. La casse sociale serait lourde, 60 % de départs potentiels, puisque ces fermetures concerneraient 2 633 emplois ».
Rédactions, imprimeries, distribution – avec la liquidation de Presstalis –, le constat est le même : sous couvert de défendre la presse, il s'agit en réalité de délivrer des autorisations de licencier avec l'argent public. Plus que jamais, cela prouve qu'il est nécessaire de revoir le système d'aides à la presse afin qu'il permette le maintien et la création de titres indépendants. Cela doit s'accompagner de mesures d'interdiction de la concentration des titres de presse entre les mains de quelques grands groupes ou milliardaires. Il faut, en outre, garantir l'indépendance des rédactions vis-à-vis des actionnaires. Nous proposons pour cela la création d'un programme budgétaire intitulé Pluralisme de la presse.