Le groupe Agir ensemble votera les crédits. Le soutien apporté est nécessaire face aux attaques incessantes portées contre la République, contre nos valeurs et, surtout, face à la perte de confiance des Français envers leur presse. Il faut porter un regard critique sur le secteur de la presse, mais aussi faire des propositions concernant les outils, le format, la façon de faire.
Beaucoup s'interrogent au sujet de l'aide à la diffusion de la presse. Il faut naturellement maintenir la pluralité du secteur, mais certains comparent cette aide à des soins intensifs qu'on prodiguerait à un système complètement sclérosé, qui ne suscite plus la confiance. Rappelons-nous les rapports successifs de la Cour des comptes, qui nous appelait à une grande vigilance sur les dysfonctionnements des aides à la presse, en relevant notamment l'opacité des dispositifs. L'Agence France-Presse, qui bénéficie de la moitié de ces aides, n'a pas de capital social, ce qui rend impossible le financement de ses investissements par un prêteur privé – la situation de la France, à cet égard, diffère de celle de ses voisins. Interrogeons-nous sur notre modèle, ne cessons pas de remettre en question les pratiques. La presse nous appelle à manifester en permanence un esprit critique, à recourir à la raison raisonnante. Sur les questions liées au financement, on ne doit pas avoir de complexe, de tabou, ni se priver d'une réflexion sur les moyens de conforter notre système de presse.