Intervention de Michel Larive

Réunion du jeudi 22 octobre 2020 à 15h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive, rapporteur pour avis :

Cette année encore, une véritable cure d'austérité se profile à l'horizon pour le secteur de l'audiovisuel public. La situation de France Télévisions est particulièrement préoccupante : à la baisse des crédits s'ajoute une prévision de perte de chiffre d'affaires publicitaire de 55 millions d'euros, sans parler des surcoûts liés à la crise sanitaire. Les conséquences sur l'emploi sont dramatiques : la CGT France Télévisions rapporte une diminution des effectifs d'un peu plus de 600 ETP par rapport au 30 juin 2019, soit une diminution de près de 7 % en un an, et on peut s'attendre à d'autres plans sociaux.

Les choix budgétaires proposés nous semblent en totale contradiction avec les orientations stratégiques détaillées dans le PAP. Ainsi, en matière d'éducation, France Télévisions doit avoir pour ambition de renforcer son ancrage auprès des jeunes publics, « avec des programmes à la fois ambitieux et accessibles, adaptés à chaque tranche d'âge », lit-on dans le PAP. Pourtant, la fermeture de la chaîne France 4, qui réalise d'excellentes audiences, est toujours programmée pour le mois d'août 2021.

Le PAP prévoit également de tripler le volume horaire consacré aux programmes régionaux à l'horizon 2022, pour favoriser la représentation des territoires et la proximité, ainsi que la parité et l'inclusion. Rien de tout cela n'a empêché le Gouvernement de mettre un terme à la diffusion des programmes de France Ô au début du mois de septembre, ce qui nous laisse perplexes quant à sa volonté affichée de renforcer la visibilité des outre-mer. Enfin, le PAP réaffirme l'importance du soutien à la création artistique française, alors même que les dépenses en faveur de la production d'œuvres audiovisuelles européennes et d'expression originale française sont en diminution depuis 2018.

Pour nous, membres du groupe La France insoumise, il est impossible d'atteindre ces objectifs sans une augmentation significative des moyens alloués à l'audiovisuel public. Or le budget proposé fait le contraire. C'est pourquoi nous voterons contre les crédits de ce compte spécial.

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