Intervention de Gisèle Biémouret

Réunion du jeudi 22 octobre 2020 à 15h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGisèle Biémouret :

Les crédits de la mission Santé pour 2021, répartis entre le programme 204, dédié à la prévention, et le programme 183, dédié à l'AME, s'inscrivent dans un contexte sanitaire particulier, qui démontre toute l'importance de la prévention. Malheureusement, le présent projet de loi de finances n'en tient aucun compte. Nous déplorons que l'augmentation des crédits du programme 204 soit due pour l'essentiel aux 45 millions d'euros affectés à l'agence de santé de Wallis-et-Futuna. Rien n'est prévu pour le financement d'une politique volontariste en matière de prévention et de promotion de la santé alors même que le plan national de santé publique a été abandonné en raison de la crise du covid-19.

Nous regrettons également la faible augmentation, limitée à 2,66 %, des crédits consacrés à la prévention des risques liés à l'environnement et à l'alimentation. Ils financent notamment la mise en œuvre du programme national nutrition santé et le fonctionnement de l'Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire. Nous devrions investir massivement dans l'amélioration des dispositifs d'information et de sensibilisation au sujet de l'alimentation, notamment ceux destinés aux enfants, et renforcer considérablement les moyens de l'ANSES, qui joue un rôle essentiel en matière d'élaboration des politiques publiques environnementales. La ré-autorisation des néonicotinoïdes, sur laquelle elle doit publier une étude, en est un exemple.

Quant au programme 183, la hausse de ses crédits, à hauteur de 15,41 %, résulte en grande partie de la prise en compte des mesures de restriction d'accès à la protection maladie universelle, qui provoqueront un report de dépenses sur l'AME. Pour rappel, la majorité a voté l'an dernier la diminution de 15 millions d'euros du budget de l'AME et l'exclusion de son champ – sauf dérogation – de certains soins non urgents. D'après le rapport récemment publié par Médecins du monde, l'accès inconditionnel au droit universel à la santé est allé s'amenuisant au cours des dernières années.

Pour ces raisons, le groupe Socialistes et apparentés votera contre ce budget.

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