Nous examinons les crédits de la mission Solidarité, insertion et égalité des chances pour 2021 alors que nous avons appris hier qu'un quatrième PLFR, comportant notamment des mesures pour les plus démunis, serait examiné en novembre. Cela rend difficilement lisible l'exercice qui nous réunit, et insuffisants les crédits de la mission.
La baisse des crédits du programme 304 est un mauvais signal. Alors que 1 million de personnes supplémentaires ont basculé dans la précarité, portant à presque 10,5 millions le nombre de Français en situation de pauvreté, les mesures de relance du Gouvernement oublient les personnes en situation de précarité : rien n'est prévu pour soutenir leur pouvoir d'achat. De plus, des mesures conjoncturelles sont préférées aux mesures structurelles.
Le plan de relance ne consacre ainsi que 0,8 % aux plus démunis. Or le RSA n'a jamais été revalorisé depuis le début du quinquennat et laisse les gens dans une précarité indécente. Le revenu universel d'activité (RUA), qui devait être l'élément majeur de la lutte contre la pauvreté au cours du quinquennat, a été visiblement abandonné. De même, la baisse des crédits de l'aide alimentaire de plus de 11 % s'explique peut-être par l'affectation des crédits au dispositif « ticket service », mais il n'en demeure pas moins que la lisibilité fait défaut en raison de la dispersion des crédits, dans un moment où le nombre de personnes fréquentant les centres de distribution alimentaire augmente massivement – le Secours populaire chiffre à 45 % l'augmentation de la fréquentation cette année.
Le groupe Socialistes et apparentés, pour sa part, plaide depuis longtemps pour la mise en place d'un revenu de base et d'un minimum jeunesse, avec l'ouverture du RSA aux jeunes âgés de 18 à 25 ans.
Nous ne saurions voter des crédits qui ne sont pas du tout à la hauteur de la réponse qui doit être apportée à la crise sociale que nous traversons.