Le monde agricole français est dans une situation économique déplorable. Le foncier est menacé, la répartition de la valeur n'est toujours pas rééquilibrée vers les producteurs, leurs revenus ne sont toujours pas décents. Dégâts et soucis de santé environnementaux, médiocre qualité de l'alimentation produite par l'agro-industrie : tous les voyants sont au rouge.
Pourtant, ce budget illustre l'absence de volonté politique du Gouvernement. Ce dernier refuse de rompre avec la logique libérale et productiviste qui a mené à une concentration toujours accrue de la production et a contribué dramatiquement à la crise écologique, à l'effondrement de la biodiversité et au réchauffement climatique. Vos récents reculs sur les néonicotinoïdes et les exceptions pour la sortie du glyphosate – que vous repoussez encore et toujours – en témoignent.
Le budget de la mission Agriculture apparaît en légère hausse, de 1,07 %, mais rapporté à l'inflation et à l'évolution démographique, il s'agit en fait d'une légère baisse. Elle s'accompagne d'une réduction de 172 ETPT au ministère et de 415 ETPT chez les opérateurs.
S'agissant de l'agriculture bio, contrairement aux propos de la rapporteure, les ambitions sont revues à la baisse. Le ministère vise 12,4 % de surface agricole utile en bio en 2021. L'objectif de 11,6 % pour 2020 a été ramené à 10,4 %. Au regard de la SAU française, ce n'est pas une paille. Le volet agriculture du PLF 2021 ne répond pas aux questions posées par un nécessaire changement de modèle : le groupe la France insoumise votera contre.