Intervention de Émilie Bonnivard

Réunion du mardi 28 novembre 2017 à 17h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Bonnivard :

J'ai trois remarques et deux questions sur le métier d'investisseur de long terme d'intérêt général de la Caisse. Comme cela a été dit, nous attendons beaucoup du rôle de la Caisse comme aménageur du territoire – sans doute davantage aujourd'hui qu'hier – et nous estimons nécessaire que cette mission prenne de l'ampleur. Si la Caisse dispose pour cela de nombreux outils et d'un grand savoir-faire, elle semble manquer de forces vives et d'ingénierie territoriale. Les acteurs locaux, qui ont besoin d'accompagnement et d'expertise pour monter les projets et parvenir à monter les tours de table – c'est le cas des projets dans le secteur du tourisme –, manquent aujourd'hui d'ingénierie territoriale, une compétence dont la Caisse dispose, mais qu'elle n'arrive pas à déployer dans le territoire.

Par ailleurs, il me semble que les directions régionales devraient être dotées d'une plus grande autonomie par rapport au siège et au comité national d'engagement, notamment pour ce qui relève du métier d'investisseur. J'ai souvent vu des projets d'investissement dans lesquels les directions régionales se sont beaucoup impliquées durant des mois, voire des années, peiner à trouver une concrétisation lorsque vient la phase de présentation des projets au siège national, ce qui est dommage : pour éviter cela, il faudrait faire un peu plus confiance aux experts investisseurs des directions régionales.

Enfin, pour ce qui est de l'organisation des directions régionales, j'ai l'intime conviction qu'on ne peut pas exercer correctement deux métiers très différents l'un de l'autre en même temps : en l'occurrence, prêteur et investisseur. Si l'on veut que le métier d'investisseur monte en puissance, il faut en revenir à une spécialisation, surtout au sein de certaines directions régionales, car la spécialisation est particulièrement nécessaire pour certains territoires.

J'en viens à mes deux questions. Premièrement, pour ce qui est de votre stratégie en matière de prises de participation dans les entreprises d'énergie renouvelable sur les territoires, pensez-vous intervenir suffisamment ou estimez-vous pouvoir faire davantage, comme je le crois nécessaire ? Deuxièmement, si la Caisse est actionnaire de la Compagnie des Alpes (CDA), qu'en est-il des autres stations de sports d'hiver françaises ? Le parc français est en train de perdre du terrain – il est désormais devancé par les États-Unis et l'Autriche – et il serait bon que la Caisse investisse dans la modernisation de nos domaines ailleurs que dans la CDA.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.