Je m'attarderai sur l'emploi. La réussite de la transition vers une économie bas-carbone impliquera clairement une réorientation des modèles de production et de notre politique industrielle. Cette réorientation va supposer, et suppose déjà, une politique d'investissement particulièrement soutenue dans les activités concernées. Dès lors, nous nous interrogeons sur le rôle d'impulsion et de coordination qui revient aux pouvoirs publics, ainsi que sur la prise en charge de certains investissements de long terme.
Par ailleurs se pose le problème de la sécurisation des parcours professionnels comme celui de la gestion optimale des transferts de compétences entre les emplois de filières technologiques différentes. Les menaces planent sur les industries du raffinage, de la cimenterie, du papier carton. Des mutations sont indispensables dans le domaine de l'automobile, alors que les industries ferroviaires notamment recèlent des capacités de croissance en termes d'emploi.
Je ne prendrais qu'un seul exemple, à Cléon : la baisse annoncée – à hauteur de 50 % – de la circulation des voitures à moteur diesel est programmée sur huit ans, voire sur cinq ans, selon M. Carlos Ghosn. Or il faut savoir que la fabrication et l'assemblage d'un moteur électrique nécessitent cinq à sept personnes de moins qu'un moteur thermique… Les enjeux sont clairement posés. Ne trouvez-vous pas que votre calendrier n'est pas assez ambitieux, au regard des problématiques d'emploi et de vitalité économique qui très rapidement se poser ? Ne faut-il pas envisager de l'accélérer ?
Reste la question du pilotage de ces contrats. Il reviendra aux métropoles ; certes, mais j'aimerais que vous reveniez sur le rôle des régions en la matière, qui me semble majeur.