Selon la Banque de France, la crise se serait traduite en 2020 par une chute du PIB de 9 ou 10 % et par la perte de 740 000 emplois. L'après-covid est également préoccupant car les mesures instaurées pour soutenir l'économie – que nous saluons pour une large part – s'appuient sur une relance pensée selon le modèle du monde d'avant, ce qui la rend plus qu'incertaine à nos yeux. J'ai ainsi trouvé M. Le Maire très optimiste. Si la croissance s'est établie à 18 % au troisième trimestre, elle est restée globalement inférieure de 4,3 % à celle de 2019. M. Le Maire a parlé du mois de décembre, mais c'était une exception.
Le contexte sanitaire demeure très incertain. S'il n'y a pas d'amélioration dans ce domaine, on ne peut guère compter sur une relance par la consommation, que ce soit du côté des ménages modestes, parce que le soutien qui leur est apporté est vraiment trop faible, ou du côté de l'épargne. Elle s'est accumulée pendant la crise mais elle reste, à hauteur de 70 %, sur les comptes des 20 % des Français les plus riches, dont on sait que la consommation n'augmente que marginalement ou, en tout cas, ne profite qu'au seul secteur du luxe. Les incertitudes actuelles font augurer une conservation de l'épargne. Dans ce contexte, continuerez-vous à refuser de réformer l'épargne pour les plus riches ? Cela constituerait une incitation à consommer.
Vous avez rappelé que la France n'avait pas de difficulté à se financer sur les marchés parce qu'elle profite, à court terme, de taux négatifs et que les taux d'intérêt devraient rester bas à 50 ans. Dès lors, pourquoi ne pas tabler sur un plan de relance s'appuyant, à la différence de celui que vous avez imaginé, sur la commande publique, au service de politiques ambitieuses ? Selon les chiffres de l'OCDE, votre plan de relance n'aura qu'un très faible effet multiplicateur, de 0,8 en 2021 et de 0,7 en 2022. Autrement dit, le moteur est très poussif.