Intervention de Éric Lenoir

Réunion du mercredi 10 février 2021 à 9h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Éric Lenoir, directeur général d'Euleur Hermes France :

Je souhaite d'abord rappeler qu'Euler Hermes, filiale à 100 % du groupe Allianz, dispose de 36 % des parts de marché dans le monde, et de 55 % des parts de marché en France dans le secteur de l'assurance-crédit. Nos fondamentaux sont donc bons, et renforcés par l'actionnariat de référence. Quant à nos ratios prudentiels, ils s'établissent à un niveau élevé : 160 %, ce qui démontre encore la solidité d'Euler Hermes.

Concernant la conjoncture, en 2020, nous constatons, à l'échelle de notre compagnie, une baisse de la sinistralité des entreprises de l'ordre de 40 %. Alors que le nombre annuel de dépôts de bilan s'établit à 59 000 en moyenne annuelle, il n'est compris qu'entre 32 000 et 35 000 en 2020. Cela me paraît avant tout résulter des mesures de soutien prises par l'État dès le début de la crise. Au-delà des PGE, les dispositifs fiscaux, ainsi que les reports et abandons de charges sociales, ont joué un rôle majeur dans la survie des entreprises françaises. Néanmoins, si ces aides sont nécessaires, il convient d'éviter l'acharnement thérapeutique ; le maintien en vie artificiel de certains acteurs, à mon avis, ne serait pas une bonne chose pour l'économie française, et il faudra veiller à ce que celle-ci retrouve un fonctionnement normal.

En 2020, sur cent entreprises, dix-huit avaient une santé financière fragile. Parmi ces dix-huit entreprises, deux peuvent être qualifiées d'« entreprises zombies ». L'ampleur du phénomène est donc réelle. Afin de s'assurer que les seize entreprises restantes ne se transforment pas elles-mêmes en « entreprises zombies », une partie de la solution tiendra au retour de la confiance, à l'investissement et à l'orientation de l'épargne des ménages vers l'investissement dans l'économie française.

Nos relations avec la CCR sont très correctes. Nous avons signé l'accord CAP Relais en 2020 afin de répondre aux attentes sur la quote-part du partage des risques entre les assureurs-crédit et l'État, et nous faisons part toutes les semaines à la CCR de l'évolution de nos engagements pris dans le cadre du premier traité et du deuxième traité pour qu'elle s'assure qu'ils sont bien respectés.

Le dispositif Cap Francexport est en effet stable : chez Euler Hermes, les engagements sur Cap Francexport et Cap Francexport + sont de l'ordre de 84 millions d'euros à la fin de la quatrième semaine de 2021, pour un total CAP, CAP +, Cap Francexport et Cap Francexport + de 713 millions d'euros. Cap Francexport représente donc un peu plus de 10 % du total des limites CAP. Cette proportion, en effet assez faible, s'explique par le fait que l'économie française n'arrive toujours pas à se tourner résolument vers l'exportation. Cette problématique n'est pas née de la crise de 2020, elle est bien plus profonde. La crise, qui est une période où le repli sur soi est encore plus marqué, a cependant accentué cet effet. Une autre explication réside peut-être dans les conditions d'accès au dispositif Cap Francexport qui sont toujours assez strictes et ne facilitent pas l'adhésion des entreprises. Le succès de CAP et CAP+ reste donc marginal : ils représentent 700 millions d'euros sur les 200 milliards d'euros d'engagements portés par Euler Hermes – nous sommes encore dans l'épaisseur du trait. Si nous n'observons pas d'accélération des dispositifs CAP et CAP +, c'est vraisemblablement parce que le dispositif CAP Relais toujours en place vient en réduire l'intérêt.

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