Intervention de Antonio Marchitelli

Réunion du mercredi 10 février 2021 à 9h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Antonio Marchitelli, directeur général France et Europe de l'ouest de Coface :

En 2019, nous avons observé une baisse des défaillances des entreprises au premier semestre puis une hausse de ces défaillances au deuxième semestre. Nous aurions pu penser que cette hausse se serait poursuivie en 2020 et aurait été amplifiée par la crise du covid. En pratique, les mesures massives mises en place – PGE, chômage partiel, fonds de solidarité – ont non seulement empêché cette dynamique de hausse mais ont également inversé la tendance. Le nombre de défaillances a baissé de 37 % ou 38 % en 2020. Tous les secteurs et tous les types d'entreprises ont été concernés. En tant qu'assureur, notre portefeuille est représentatif de la situation réelle et nous avons observé une tendance similaire avec une baisse du nombre de dossiers de sinistres, même si le montant global reste à peu près stable par rapport à l'année précédente.

Quant à l'avenir, il est clair que les péripéties de la campagne de vaccination et des confinements affectent nos prévisions et qu'il existe encore des freins à la croissance : la baisse du commerce mondial, la limitation des investissements et des embauches par les entreprises dans un contexte de forte incertitude, la tendance forte des ménages à épargner… Nous anticipons une hausse des défaillances mais la date à laquelle cette hausse sera effective est incertaine : elle dépendra de la fin des mesures de soutien. C'est à ce moment que les entreprises zombies ou les entreprises des secteurs les plus affectés se trouveront en difficulté.

Depuis la mi-avril 2020, nous sommes opérationnels sur toutes les mesures de garantie établies par l'État. Nos clients éligibles sont équipés en totalité et nous avons mis en place une plateforme Cofanet pour donner de l'ergonomie à la transaction avec nos clients. Nous avons également développé un reporting, sur un rythme hebdomadaire, auprès de la CCR et de la médiation du crédit. Aujourd'hui, la tendance se confirme : la consommation de CAP, CAP+ et Cap Francexport reste modeste, de l'ordre de 0,2 % de notre encours global. Cela me paraît montrer que, compte tenu de la faible reprise, le besoin de sur-couverture reste marginal.

Je vous rappelle en outre que les primes sont reversées quasi intégralement à l'État. La question des surcoûts et des primes pour le client a en outre été revue, en faveur de ce dernier, dans le cadre de la nouvelle version du dispositif. Le montant des primes a été réduit de près de 40 % pour CAP et de 8 % à 9 % pour CAP +.

La faible utilisation de Cap Francexport résulte notamment du ralentissement du commerce mondial. Mon sentiment est que ce dispositif sera plus utilisé lorsque nous assisterons à une véritable reprise.

Quant à CAP Relais, le dispositif a bien joué son rôle. D'une part, nous n'avons pas enregistré de défaillance et, d'autre part, les encours sont restés stables. Les clients, pour leur part, sont satisfaits des assureurs, et les taux de rétention enregistrés en 2020 atteignent un niveau record.

Par ailleurs, en ce qui concerne l'écart constaté entre les primes et les sinistres enregistrés, je rappelle que c'est plutôt l'État qui en a bénéficié, non les assureurs.

Quant à l'assurance des professionnels du tourisme, Coface n'intervenant pas auprès ce secteur, il ne m'est pas possible de répondre à la question posée.

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