En ce qui concerne CAP Relais, en 2020, la répartition des pertes et la cession des primes s'opéraient selon une quote-part de 75 % pour le réassureur public et 25 % pour les assureurs-crédit. Selon notre analyse, nous ne devrions pas constater de plus graves défaillances au début de cette année 2021. Si les défaillances devaient s'aggraver, ce serait plutôt au dernier trimestre ou, surtout, en 2022. Dès lors, CAP Relais, dispositif de transition vers CAP et CAP +, n'avait pas vocation à être renouvelé en 2021. À l'issue des discussions que nous avons eues avec les pouvoirs publics, dont nous comprenons les inquiétudes, nous avons accepté sa prorogation jusqu'au 30 juin 2021, avec une quote-part différente : 20 % pour le réassureur public et 80 % pour les assureurs-crédit. Cela dit, Euler Hermès considère qu'il ne serait pas utile de proroger ce dispositif au deuxième semestre. L'année 2021 devrait effectivement marquer un début de reprise économique. Alors que la croissance du produit intérieur brut (PIB) était négative en 2020, nous estimons qu'elle sera de 5,4 % en 2021 et de 3,6 % en 2022 – un début de reprise « perlé ». Nous n'effacerons pas les conséquences de la crise, mais nous retrouverons le niveau de PIB antérieur à celui de la crise. Il faudra attendre 2024 pour que la France puisse retrouver pleinement sa trajectoire de croissance. En 2021, le niveau des défaillances devrait être sensiblement identique à la moyenne des dix dernières années ; l'économie commencera à retrouver un mode de fonctionnement habituel.
Pour sortir au plus vite de la crise, il importe de redonner de la confiance et de la visibilité aux entreprises françaises. À ce titre, la gestion de la crise sanitaire et désormais, surtout, des vaccinations aura un effet déterminant sur l'ampleur de la reprise en 2021. Nous estimons le coût du retard à la vaccination en Europe à 90 milliards d'euros, et chaque semaine de retard pèse énormément sur l'activité économique du pays et ses perspectives de reprise. Il est donc crucial d'accélérer, car notre rythme de vaccination est deux fois inférieur à celui qui permettrait une immunité collective à la fin de l'année 2021.
J'insiste sur un point important, mais souvent oublié : la nécessité d'une transparence financière. Beaucoup d'entreprises traversent la crise en essayant d'occulter leurs difficultés. C'est un mauvais choix car nous disposons d'expertises sectorielles et d'analystes qui procèdent à des extrapolations de performance financière des entreprises. Nous appelons les acteurs économiques français à la transparence, notamment vis-à-vis des assureurs-crédit, et à rechercher un accompagnement ; les assureurs-crédit sont précisément en mesure de le leur prodiguer.