Je m'adresse à Jean-Luc Tavernier qui a supposé l'existence de nouvelles inégalités en matière de revenus et de chômage, tout en restant très prudent. Nous avons constaté l'apparition d'un million de personnes supplémentaires en dessous du seuil de pauvreté, en partie du fait de l'augmentation du chômage. Comment ne les repérez-vous pas dans vos données ?
Ma deuxième interrogation concerne à la fois à Olivier Garnier et Jean Pisani-Ferry. Les taux d'intérêt en Europe n'ont finalement pas augmenté, ce qui est sans doute dû au fait que les emprunts européens ont été rachetés par les banques centrales. L'augmentation des taux aux États-Unis, après l'injection de 7 000 milliards de dollars dans l'économie, soit trois fois plus qu'en Europe, reste étonnamment modérée. Monsieur Pisani-Ferry, vous expliquez qu'il va falloir être « proactif » pour relancer l'économie en 2022 et notamment faire en sorte que la dette des entreprises ne pèse pas trop sur ces dernières. Comment comprendre l'alerte du rapport de la commission Arthuis sur le danger de la dette, alors que les taux restent faibles et que l'essentiel semble être de relancer l'activité économique ? En 2008 et 2012, la récession a pu être évitée en France grâce à l'investissement public. Si ce levier n'est pas utilisé, il est à craindre que l'objectif que vous évoquez ne soit pas atteint. Ne devrait-on pas au contraire utiliser la dette pour relancer l'économie, que ce soit par la négation de cette dernière ou sa transformation en dette perpétuelle ? La cible pour 2022 et la faiblesse des taux d'intérêt rendent possible cette option.