À la veille de la présentation du PNRR à l'Union européenne, j'aimerais revenir sur plusieurs points qui me préoccupent et connaître votre position.
Le document que vous nous avez remis présente les réformes que le Gouvernement compte mener en échange des 40 milliards d'euros du plan européen, qui financeront 40 % de notre propre plan de relance.
Nos ambitions me semblent trop limitées, d'abord financièrement. On est très loin du plan de relance américain, qui représente 25 % du PIB des États-Unis, contre 5 % chez nous. Nos ambitions sont également limitées en termes d'équité : aux États-Unis, le niveau de l'impôt sur les sociétés a été relevé – il est désormais supérieur au nôtre – afin que les plus grandes fortunes soient mises à contribution. Le plan américain, par ailleurs, est essentiellement axé sur les ménages et il introduit des avancées sociales : des chèques sont directement versés aux foyers, on investit dans les infrastructures… Comment expliquer cet écart entre les volumes financiers mis à disposition aux États-Unis et en Europe pour faire face à la crise ? Comment expliquer ces divergences politiques ? Il est indiqué dans le document que les mesures ciblées sur la demande pourraient être le moteur de la relance sur la période 2020-2022. Pourquoi, dès lors, faire preuve d'une telle timidité sur les politiques de la demande ?
J'en viens aux réformes structurelles. Vous dites que la réforme des retraites n'en fait pas partie, en tant que telle, mais vous ne cessez de dire qu'il faut la mener à son terme. Allez-vous, oui ou non, aller au bout de cette réforme d'ici la fin du quinquennat ? Vous n'avez rien dit non plus d'un éventuel projet de loi sur le grand âge.
Enfin, le fait que certains États membres n'aient pas encore ratifié le plan européen ne vous inquiète-t-il pas ? La Pologne, faute de coalition, a par exemple dû repousser de deux semaines cette ratification.