Intervention de emploi des forces : forces terrestres)

Réunion du mardi 25 mai 2021 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

emploi des forces : forces terrestres) :

Je me réjouis que le Printemps de l'évaluation nous donne l'occasion d'examiner l'exécution des crédits de la mission Défense avant le tumulte du débat budgétaire de l'automne. Nous avons à cœur que ces budgets se traduisent par des améliorations concrètes pour nos forces et par des réussites opérationnelles. Je me félicite que le Gouvernement ait respecté à la lettre les engagements pris dans la loi de programmation militaire ; si je ne m'abuse, depuis les années 1990, aucune LPM n'a été respectée comme l'a été, à ce jour, celle pour les années 2019 à 2025. Nous avons cessé de faire du budget de la défense une variable d'ajustement.

Nos armées n'en sont pas moins confrontées à des défis nombreux, tant opérationnels qu'organisationnels et capacitaires. Nous devons donc poursuivre nos efforts et en faire comprendre la nécessité à nos concitoyens. Le rapport de la mission d'information sur l'opération Barkhane, dont j'ai été la corapporteure, participe à la sincérisation budgétaire des OPEX que vous avez souhaitée, madame la ministre. Avant d'en venir au fond, je voudrais signaler la grande convergence des analyses que M. Gassilloud et moi-même avons successivement menées et de celles de Mme Bono-Vandorme relatives à la préparation opérationnelle.

Le suivi des normes d'entraînement sur matériel – autre acquis de l'actuelle LPM – reflète les difficultés auxquelles sont confrontées nos armées. Dans mon dernier avis, j'ai souligné combien l'armée de terre peinait à respecter ces normes à cause non seulement de l'intensité opérationnelle mais aussi de l'indisponibilité des matériels, en partie pour des raisons de coût. C'est pourquoi nous devons être particulièrement attentifs au maintien en condition opérationnelle des matériels, véritable clef de voûte des actions sur le terrain.

Je voudrais à ce propos appeler votre attention sur un projet d'investissement qui me tient à cœur et qui illustre les dilemmes auxquels nos armées sont confrontées : il s'agit de l'entrepôt central de Moulins, qui abrite la treizième base de soutien du matériel, la 13e BSMAT, premier opérateur des flux logistiques en métropole, en outre-mer et en OPEX, et premier site de stockage des pièces de rechange. Non seulement l'entrepôt ne répond plus aux normes environnementales ou de protection contre les incendies, mais surtout il ne permet pas d'utiliser des leviers de performance tels que la robotisation ni d'assurer des inventaires opérants. La structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT) soutient plus de 4 millions de matériels à l'aide d'un stock de 180 millions de pièces réparties en 466 000 références, dont l'inventaire n'est toujours pas automatisé. Il faut avoir conscience qu'alors que des entreprises comme Amazon investissent massivement dans des chaînes logistiques mécanisées permettant des livraisons dans les deux heures, les logisticiens de nos armées slaloment entre quelque soixante-quinze bâtiments pour envoyer les pièces dont nos soldats ont un besoin urgent sur le terrain – quand ils ne déménagent pas pour éviter les fuites dans la toiture !

La modernisation de l'entrepôt central a fait l'objet d'une demande de financement au titre du plan de relance. Le dossier est toujours sur le dessus de la pile. Soit. Néanmoins, au-delà des considérations financières, le ministère des armées doit veiller à ce que le projet retenu réponde à l'urgence de la situation. Il existe en effet plusieurs projets concurrents, tous étant cohérents : maîtrise d'œuvre étatique à travers le service d'infrastructure de la défense (SID) ; recours à un prestataire privé pour construire une infrastructure moderne, avec option d'achat. Ce qui doit prévaloir dans la décision, ce sont la vision structurelle de la contractualisation et une gestion stratégique et résiliente du stock de pièces. Pouvez-vous, madame la ministre, nous donner l'état de vos réflexions sur ce projet, son financement et les délais de réalisation ?

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