Je ne reviendrai pas sur ce qu'a dit mon collègue Dufrègne – ce qui souligne l'excellente collaboration entre nous depuis quatre ans, laquelle nous a permis de régler à peu près toutes les questions soulevées par le G12, le groupe des douze associations et fédérations nationales d'anciens combattants, au point que nous en venons cette année à aborder des sujets qui n'ont rien à voir avec la mémoire ni avec les anciens combattants mais qui ont trait au volet fiscal, avec notamment la demi-part des veuves. C'est la raison pour laquelle j'étais resté en retrait lors du débat dans l'hémicycle.
Le cours que suivent la loi de programmation militaire et les programmes liés à la politique mémorielle va conduire, comme l'a souligné Jean-Paul Dufrègne, à une remise en cause de la politique de mémoire dans les années qui viennent. Il semble nécessaire de chercher de nouveaux passeurs de mémoire, de manière que celle-ci perdure et que l'État continue à exercer cette mission régalienne. Je voudrais à cet égard saluer la réactivité de ses services durant cette année de crise sanitaire ; en particulier, la direction du patrimoine, de la mémoire et des archives (DPMA) et l'ONACVG ont su s'adapter au fait que le public était privé d'accès aux sites mémoriaux et aux nécropoles en donnant à ces lieux une visibilité en ligne qui a permis d'augmenter leur taux de fréquentation virtuel et suscitera très certainement un afflux de visiteurs au moment du déconfinement. Je veux aussi, madame la ministre déléguée, saluer la réactivité dont vous avez fait preuve en accordant aux scolaires la gratuité d'accès à divers sites, notamment aux hauts lieux de mémoire.
Au-delà de l'application de la LPM, qui est parfaitement dans la ligne de ce que nous avions voté, nous devons en effet faire preuve d'adaptabilité, et c'est pourquoi je tiens à saluer – je troque ici ma casquette de rapporteur pour avis pour celle de porte-parole du groupe Mouvement démocrate et démocrates apparentés (Dem), ce qui nous permettra de gagner un peu de temps, monsieur le président – la réactivité de Mme la ministre des armées, notamment en matière spatiale. Le commandant de l'espace vient d'être auditionné par la commission de la défense. Vous avez su, madame la ministre, donner un coup de collier, permettant à notre armée de l'air et de l'espace de se hisser au plus haut niveau de respectabilité dans ce domaine et d'assumer une politique de domination de l'espace, au point que même les États-Unis reconnaissent cette capacité française. Vos choix ont pesé au moment de la désignation par l'OTAN d'un centre d'excellence spatial ; comme vous l'aviez annoncé le 4 février dernier, l'OTAN a en effet décidé de l'implanter à Toulouse, dans une région particulièrement touchée par la crise. Cette décision n'a pu être acquise que grâce à votre décision opportune d'augmenter le budget en cours d'année ainsi que l'année précédente, ce qui nous a permis d'être au rendez-vous d'une compétition âpre avec nos partenaires allemands.
Dans les deux cas, au-delà du respect de la trajectoire fixée, nous avons su nous adapter et répondre aux défis qui se présentaient à nous dans une période de crise ou de compétition. C'est ce que je voulais souligner au nom du groupe Mouvement démocrate et démocrates apparentés.