Avec 1,7 milliard d'augmentation annuelle sur la période 2019-2022, le budget de la défense est l'un de ceux qui bénéficient le plus de la solidarité nationale, au titre de la protection de la nation. C'est parfaitement justifié car il est nécessaire de nous prémunir face aux risques internationaux et à l'accroissement de la conflictualité dans différentes régions du globe, y compris aux frontières de l'Europe.
Je souhaiterais néanmoins appeler votre attention sur plusieurs points. On constate une sous-consommation inédite de près de 15 milliards d'euros en autorisations d'engagement entre la loi de finances initiale 2020 et les crédits effectivement consommés. S'agissant du programme Équipement des forces, on note une sous-consommation de 5 milliards d'euros des crédits d'engagement destinés au programme de SNLE de troisième génération (3G), visant à remplacer les quatre SNLE type Le Triomphant à l'horizon 2030. Le nouveau SNLE pourra embarquer les futurs incréments du missile M51 et répondre à l'évolution de la menace, en particulier en matière d'invulnérabilité. Comment expliquer cette sous-consommation très significative des crédits ?
De même, comment expliquer la sous-consommation de près de 2,6 milliards d'euros en autorisations d'engagement concernant le programme de drones aériens ?
À l'inverse, on constate une surconsommation des crédits de paiement de la mission Défense de près de 600 millions d'euros par rapport à la loi de programmation, principalement due au programme Préparation et emploi des forces, à hauteur de 537 millions d'euros. Ces fonds supplémentaires sont venus abonder les crédits de paiements initiaux insuffisants votés en LFI 2020 et ont été en priorité affectés au MCO des forces terrestres, à hauteur de 239 millions d'euros, et à la préparation et à l'emploi des forces aériennes, à hauteur de 149 millions d'euros. Comment expliquer l'insuffisance des crédits de paiement dévolus au MCO des forces terrestres ?