Intervention de Éric Coquerel

Réunion du mercredi 26 mai 2021 à 11h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Vous avez récemment annoncé la suppression de 137 postes à la Banque de France. J'ai exprimé à la faveur d'une tribune dans Libération mes craintes d'une privatisation partielle de votre institution. Votre sous-gouverneur a répondu que « nous devons être performants et osons le dire, compétitifs ». Je n'estime pas que ce soit là le rôle d'une banque centrale. Vous annoncez la fermeture de 13 de vos 37 caisses et une délégation au secteur privé de missions historiques comme le tri et le recyclage de monnaie. Vous n'économiserez ainsi que 0,9 % du résultat ordinaire avant impôt de la Banque de France. Vous annoncez 1 000 suppressions de postes d'ici 2024, soit 10 % supplémentaires d'emplois supprimés. Vous perdrez ainsi 50 % de vos moyens humains en moins de vingt ans. Il y a l'aspect social, d'abord : vous évoquez des départs volontaires alors que cela a été contredit par l'Inspection du travail, qui pense que la légalité de votre plan est discutable.

Le principal problème relève toutefois selon moi de la souveraineté monétaire et du service public. Nous contestions déjà l'indépendance de la Banque de France. Or vous entrez maintenant dans une logique de privatisation partielle de certaines fonctions centrales de votre établissement. Vos arguments me semblent problématiques. Vous invoquez un recul du nombre de billets en circulation en vous fondant sur des chiffres de 2020, année pourtant très particulière. Je crains que la fermeture de caisses n'accélère cette évolution défavorable aux plus défavorisés de nos concitoyens. Ce que je ne comprends pas, c'est que seules six banques centrales en Europe délèguent au privé une partie de leurs tâches, en le rémunérant. Je conteste absolument tout cela. J'aimerais obtenir vos explications.

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