Je souscris à la dernière remarque de M. Labaronne : la situation des étudiants en première année de médecine est un véritable casse-tête. Il faut absolument leur apporter une réponse !
Mes travaux sur les investissements d'avenir portant sur la recherche dans le secteur de la santé m'ont amenée à dresser plusieurs constats qui peuvent être utilement mobilisés dans le cadre cette discussion.
S'agissant de la recherche en santé, j'ai observé que les dépenses intérieures de recherche et développement des administrations publiques, qui s'élevaient à 1 milliard d'euros en 2018, sont en constante diminution. Elles sont du reste bien inférieures à celles consacrées par nos partenaires à la recherche en santé, comme l'a démontré le Conseil d'analyse économique en janvier dernier.
De l'avis unanime des personnes que j'ai auditionnées, le programme d'investissements d'avenir (PIA) est venu combler des manques importants pour financer des équipements lourds et des projets à long terme, comme les cohortes. Or son rôle n'est pas a priori de compenser le sous-dimensionnement des sources de financement traditionnelles.
Par ailleurs, j'ai constaté une particulière fragmentation des sources de financement de la recherche qui nuit aux activités de recherche. À titre d'exemple, l'ANR finance la recherche fondamentale alors que la direction générale de l'offre de soins finance la recherche clinique. De manière plus générale, j'estime qu'une entreprise de simplification de l'environnement institutionnel de la recherche est nécessaire pour fluidifier les processus d'octroi des financements entre la recherche fondamentale, la recherche clinique et la recherche thérapeutique.
La collaboration entre les organismes de recherche, les centres hospitaliers universitaires et les universités est également difficile au sein des pôles d'excellence créés dans le cadre du PIA. À titre d'exemple, le financement des dépenses de fonctionnement des instituts hospitalo-universitaires et le partage des fruits de la propriété intellectuelle sont source de tension au sein des IHU. L'État pourrait fixer un cadre plus précis portant sur les modalités de désignation d'un mandataire unique au sein des IHU, afin de faciliter le développement des activités de valorisation de la recherche dans ces structures.