Intervention de Michèle Victory

Réunion du mercredi 26 mai 2021 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

Mise en lumière par la crise que nous traversons, la précarisation accrue des étudiants nous interpelle et nous oblige. Nous devons prendre en compte les attentes de notre jeunesse, ses découragements mais aussi son désir de construire un monde meilleur. L'horizon du monde étudiant s'est terriblement rétréci pendant un an, et les témoignages que nous avons reçus nous ont bouleversés.

Pour répondre à cette situation très difficile, diverses mesures de soutien ont été prises : augmentation des aides ponctuelles distribuées par les CROUS, qui sont passées de 22,7 millions d'euros pour 45 000 bénéficiaires en 2019 à 33,8 millions d'euros pour 62 000 bénéficiaires en 2020, gel des loyers pour ceux qui avaient eu la chance de pouvoir rentrer dans leur famille pendant le premier confinement, droit à la bourse prolongé au mois de juillet pour ceux dont les examens étaient reportés, augmentation de 1,2 % de toutes les bourses à la rentrée de septembre, versement de 150 euros supplémentaires à tous les boursiers en décembre et mise en place du repas à 1 euro.

Toutefois, il semble que, sur le terrain, la réalité soit plus mitigée. Faute d'information sur ces dispositifs, le taux de non-recours est en effet particulièrement élevé. Les aides à la jeunesse sont un véritable millefeuille de dispositifs nombreux et divers mis en œuvre par des opérateurs multiples, le CROUS, l'université, la région, la ville… Aussi, faute de savoir à quoi ils ont droit et à qui ils doivent s'adresser pour l'obtenir, de trop nombreux jeunes renoncent à faire les démarches. À ce manque d'information s'ajoute, et on le comprend aisément, le frein du volet psychologique lorsqu'il s'agit de demander de l'aide, ainsi que la lourdeur des démarches administratives.

Comment donc pouvons-nous améliorer le recours aux aides étudiantes ? Que pensez-vous d'un guichet unique qui pourrait être, par exemple, l'université ? Au moment de son inscription, on informerait automatiquement l'étudiant l'ensemble des aides auxquelles il a droit. Puis, tout au long de ses études, il pourrait être contacté de manière personnelle et sécurisée grâce à des outils numériques.

S'agissant du financement de la recherche, l'aide de l'État visant à faire face à l'épidémie – 158 millions d'euros –, fléchée sur les projets de recherche et développement d'urgence, place la France en très bonne position. On peut cependant regretter un manque de simplicité dans les dispositifs. Un indice de simplicité normalisé produit par les magistrats de la Cour des comptes renvoie ainsi la France au quinzième rang sur dix-neuf pays d'Europe. Ne pourrait-on pas simplifier ces dispositifs d'aide pour ne pas freiner les projets de recherche visant à lutter contre les crises sanitaires ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.