S'agissant des conséquences du Brexit les pêcheurs hauturiers de ma circonscription, qui effectuent traditionnellement l'essentiel de leur pêche dans les eaux britanniques, me signalent qu'ils font l'objet de contrôles très tatillons, et sont parfois obligés à stationner longuement dans les ports britanniques.
Par ailleurs, la PAC ne se réduit pas à un système d'aides, elle est aussi un marché unique, qui suppose l'existence de règles à peu près équivalentes pour tous. En Espagne par exemple, on utilise massivement le glyphosate, on cultive des OGM sur des milliers d'hectares et on utilise des farines animales pour nourrir les animaux, notamment les porcins et les gallinacés. Fait-on quelque chose à ce sujet ? Et en Allemagne, même si les choses se sont un peu améliorées, il semble qu'on utilise massivement une main-d'œuvre non communautaire, issue de la partie la plus orientale de l'Europe, et que la TVA serve de véritable système de subventions agricoles. La France a-t-elle pris des initiatives pour atténuer ces chocs de concurrence ? Nous voulons toujours laver plus blanc que blanc, car nous sommes très forts, meilleurs que les autres : moralité, nous laissons les autres agir.
Ma troisième question est d'ordre plus symbolique. Le Président de la République a réaffirmé la place de Strasbourg dans l'UE, ce qui est une bonne chose. Mais une question de bon sens demeure en suspens, qui doit me semble-t-il être soulevée par la France : les Britanniques ayant quitté l'Union, il est un peu surprenant que l'anglais demeure une langue de travail massivement employée, y compris par nos propres fonctionnaires. La France prend-elle des initiatives pour que les langues utilisées dans les instances européennes soient au moins celles des États membres ?