Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mardi 1er juin 2021 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Il faut toujours se méfier des pourcentages. Certes, on approche de l'objectif des 0,55 % du revenu national brut, mais ce dernier a connu une baisse importante. Nous avions déjà souligné ce fait bien avant la crise : ce n'est pas parce que le pourcentage augmente que les pays concernés reçoivent automatiquement plus d'argent.

Nous avions été nombreux à le dire lors de l'examen du projet de loi sur l'APD ; le Président de la République, le ministre des affaires étrangères et les membres de Gouvernement le répètent aussi : pour les pays les plus pauvres, il faut favoriser les dons, plutôt que les prêts. Le dicton le dit très justement : « On ne prête qu'aux riches » – il faut prêter à ceux qui peuvent rembourser. Or, malgré tous les discours, 70 % des aides se font encore sous forme de prêts : c'est contraire aux orientations affirmées par le Président de la République, notamment sur le sol africain. Il faut revoir cet équilibre entre les dons et les prêts.

Par ailleurs, le défaut de transparence est relevé par tous, à commencer par la Cour des comptes. Le Parlement manque de données pour effectuer son travail de mesure et déterminer la pertinence des choix politiques. Il faut une meilleure articulation avec l'AFD. En effet, cette dernière ne se contente pas d'opérer, elle exerce aussi un choix politique. Or l'Agence ne peut pas décider de tout, toute seule. L'aide publique au développement a une influence sur la diplomatie française et sur la manière dont la France est perçue. Il faut trouver un mécanisme pour associer le Parlement à ce travail.

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