D'après la Banque de France, nous ne rattraperons le PIB de fin 2019 qu'au milieu de l'année 2022. Les deux années de baisse de production des richesses resteront dans le solde négatif. À partir de là, nous pouvons avoir une idée un peu différente de la fin de l'aide de l'État. La reprise de l'activité économique sera largement amputée par les chiffres que je viens d'annoncer.
La continuité de transfert de la dette due au Covid vers la dette sociale reste problématique. Les exonérations s'affichent à + 4 milliards d'euros, alors que la dette sociale est beaucoup plus difficile à manier que celle de l'État.
La politique de baisse des recettes fiscales se poursuit. Il s'ensuit un curieux paradoxe : d'un côté, l'activité économique est en baisse ; de l'autre, les dividendes pour le CAC 40 augmentent de 51 milliards d'euros (+ 22 %) au début de l'année. Le niveau du CAC 40 cette semaine n'a jamais été aussi haut depuis vingt ans. Les milliardaires français ont gagné 430 milliards d'euros de patrimoine en 2021, soit une augmentation de 55 %. Manifestement, la crise n'est pas pour eux. L'absence de contrepartie, comme celle qui interdirait les licenciements aux entreprises qui reçoivent des aides publiques et ont des dividendes, crée un cercle qui n'est pas vertueux.
La reprise économique en termes de production de richesses est loin d'être arrivée à son terme. Comment peut-on penser que la question des déficits serait à nouveau la question prioritaire par rapport à nos objectifs ?
Il serait peut-être temps d'arrêter la baisse des recettes, qui explique en partie ce déficit, et notamment des baisses de recettes qui profitent aux plus riches et aux entreprises lorsqu'elles sont sans contreparties.