À l'occasion de ce point d'étape sur le budget alloué à l'enseignement scolaire, j'aimerais revenir sur les conclusions du Grenelle de l'éducation et sur votre annonce d'une enveloppe de 700 millions d'euros notamment destinée à revaloriser le salaire des enseignants. Nous saluons cette mesure tant attendue par le corps professoral, d'autant qu'il s'agit d'une belle marque de reconnaissance du rôle qu'il a joué lors la crise.
Nous regrettons toutefois que les salaires des enseignants français soient toujours inférieurs de 7 % en début de carrière à la moyenne de ceux des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Cela est inquiétant et en dit long sur la place occupée par le corps professoral dans la hiérarchie sociale de notre pays.
Pour compenser le retard, il faudrait pratiquement annoncer une enveloppe de 700 millions par an pendant dix ans, d'où l'intérêt d'une loi de programmation pour que les augmentations ne dépendent pas des aléas politiques.
Hélas, l'idée d'un projet de loi de programmation pluriannuelle aurait été abandonnée. Pouvez‑vous le confirmer ? Ce serait un mauvais signal pour la profession. Le risque serait de laisser la revalorisation salariale au bon vouloir du moment, au lieu de la sanctuariser, de la sécuriser pour les années à venir. Cela ne pourrait que décourager les jeunes qui souhaitent embrasser la carrière de professeur.
Je me souviens d'une augmentation intervenue sous François Hollande : nous avions tous été surpris puis nous avions vu qu'on était en février, six mois avant les élections, et cela a fini par avoir l'effet contraire de ce qui était escompté.
Comment envisagez-vous de compenser l'abandon de la loi de programmation pluriannuelle, tant pour la revalorisation salariale que pour l'attractivité de la profession, et quel calendrier comptez-vous suivre afin de ne pas décevoir les espoirs suscités par vos annonces ?