Sur la forme, j'ai particulièrement apprécié l'efficacité du comité Cœuré, à laquelle j'attribue valeur d'exemple. Les participants étaient nombreux, des représentants syndicaux aux élus en passant par les membres des administrations. Benoît Cœuré a fait preuve d'une faculté à recentrer régulièrement les débats sur le sujet de l'efficacité des aides aux entreprises, ce qui était très agréable. Nous avons connu des comités au cours desquels les participants tenaient des propos généraux et politiques un peu décentrés par rapport au sujet à traiter, si intéressants soient-ils. La force de ce comité est d'être resté concentré sur son objet, consistant à déterminer si les aides ont été versées, si elles ont atteint leur cible et si leur absence aurait provoqué une perte accrue en matière de valeur et d'emplois.
Sur le fond, j'en retiens que le taux de défaillance, grâce aux aides d'urgence, a résisté, et même davantage. La casse a été moindre qu'en année normale : nous avons dénombré environ 35 000 défaillances d'entreprises, contre environ 50 000 habituellement. Ce constat nous permet d'anticiper, en 2021 et en 2022, un nombre de défaillances plus élevé qu'à l'accoutumée, en raison d'un effet de déstockage. Nous avons permis à des entreprises de survivre, diminuant d'autant le nombre de procédures collectives qu'aurait induit un cycle économique normal. Il sera donc nécessaire, dans les procédures collectives à venir, de procéder à des accompagnements ciblés et bien anticipés, conformément à ce qu'ont annoncé M. le garde des sceaux et M. le ministre de l'économie.