Intervention de Sarah El Haïry

Réunion du mercredi 9 juin 2021 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Sarah El Haïry, secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de la jeunesse et de l'engagement :

L'année 2020 a évidemment été marquée par la crise sanitaire, avec des conséquences économiques et sociales dont les jeunes ont été les premières victimes. Plus que jamais, les politiques menées pour la jeunesse se sont révélées indispensables pour notre pays.

Face à cette situation inédite, le Gouvernement a été appelé à apporter des réponses rapides. Cet effort de mobilisation s'est traduit dans les crédits exécutés dans le programme 163 Jeunesse et vie associative. L'exécution a été supérieure de 18 % aux crédits votés en loi de finances, pour atteindre 708 millions d'euros en 2020.

Des actions ont tout d'abord été mises en œuvre à destination des quelque 750 000 jeunes qui arrivaient sur le marché du travail en 2020, mais aussi de tous ceux qui n'avaient pas de formation et se retrouvaient face à des perspectives réduites.

Le Gouvernement s'est engagé en 2020 avec un plan de soutien d'ampleur et inédit à l'attention de la jeunesse, à savoir le plan 1 jeune, 1 solution. Dans le cadre de ce plan, plus de 100 000 missions de service civique supplémentaires ont été mises en place, dans une dynamique de recrutement portée par l'agence du service civique. Durant le dernier trimestre 2020, les entrées en mission ont progressé de plus de 20 % par rapport à la même période en 2019. Les subventions versées au bénéfice de l'agence du service civique se sont élevées à 504 millions d'euros. Plus de 135 000 jeunes ont réalisé une mission de service civique en 2020, renforçant ainsi la construction de la cohésion sociale de notre pays.

Ces efforts se sont également traduits par une forte montée en charge de la réserve civique. Plus de 330 000 Français, dont la moitié ont moins de 30 ans, ont rejoint la plateforme JeVeuxAider.gouv.fr, alors qu'elle comptait à peine 3 500 inscrits en 2019. Ce dispositif illustre l'accompagnement d'un investissement bénévole extrêmement fort.

Le développement du SNU se poursuit. La volonté est de faire vivre cette expérience unique et républicaine partout dans les territoires. Elle constitue un moyen de consolider la cohésion sociale et le sentiment d'appartenir à une nation, mais aussi de lutter contre les freins à l'insertion sociale. Avec Jean-Michel Blanquer, nous voulons faire du SNU une matrice pour la société de l'engagement que nous appelons de nos vœux. Après la préfiguration dans les 13 départements qui ont accueilli 2 000 jeunes en 2019, le SNU n'a pu se déployer pleinement en 2020, en raison de la crise sanitaire. Cependant, cette situation n'entrave en rien la volonté et la dynamique de montée en charge de ce dispositif. Dans cette optique, le budget prévu pour le SNU en 2020 a été maintenu sur le programme 163 pour 2021.

Le Gouvernement a porté en 2020, avec les collectivités et les associations, l'opération Vacances apprenantes, qui a représenté pour les enfants et les jeunes fragilisés par la crise un moment d'oxygénation, de découverte et de solidarité. Ce sont plus de 50 millions d'euros supplémentaires (20 millions d'euros pour les colonies de vacances et 30 millions d'euros pour les centres de loisirs) qui ont été investis dans le programme 163, par la loi de finances rectificative. Cette politique a permis le départ de 69 740 enfants, dans le cadre de 5 747 séjours. Tous les acteurs de ce secteur considèrent que ce dispositif, en particulier les Colos apprenantes, est un succès et a vocation à être renouvelé en 2021.

En parallèle, nous avons constitué un fonds d'aide exceptionnel aux associations organisatrices et gestionnaires de colonies de vacances, doté de 15 millions d'euros. Il visait notamment à prévenir les cessations de paiement et à proposer des aides spécifiques au maintien de l'emploi.

Plus généralement, une dynamique de soutien à la vie associative a été portée au plus fort de la crise, au travers des mesures de droit commun (activité partielle, prêts garantis par l'État, avances de trésorerie…), mais aussi du FDVA, pour tenir compte des fragilités propres à ce secteur.

L'objectif a aussi été de simplifier les démarches administratives, avec le renforcement de Mon Compte Asso, ou encore la réforme de l'appel à la générosité du public dans le cadre du nouveau plan comptable applicable aux associations. Il convient également d'évoquer le développement du Compte Engagement Citoyen, dans le but de reconnaître et de valoriser l'engagement par l'ouverture de nouveaux droits.

Des efforts ont été mis en œuvre pour renforcer humainement le soutien aux associations, avec la création de plus de 800 postes Fonjep supplémentaires, pour un budget de 6 millions d'euros.

Le budget 2020 a été un budget de combat, face à la crise sanitaire. Je veux ainsi clore mon intervention avec une pensée pour les hommes et les femmes, professionnels ou bénévoles, engagés dans les initiatives que nous avons déployées. Elles n'ont pu porter leurs fruits que grâce à leur mobilisation.

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