Je souscris aux propos de Mme Aubry et évoquerai le rôle plus spécifique des assureurs mutualistes : compte tenu de l'inversion du cycle de production et des besoins en fonds de roulement négatifs, les assurances mutualistes sont un financeur naturel de l'économie à long terme. L'absence d'actionnaires réduit la pression à court terme, supprime les exigences en termes de retour sur les fonds propres que connaissent les secteurs cotés en bourse et permet, au bénéfice des sociétaires et de l'économie, d'assumer plus de risques au plan de l'investissement, même s'il faut un cadre raisonnable.
Pour un besoin de capital donné, la recherche d'un rendement supérieur à 10 % nécessite, au cas général, la récupération de fonds propres ou le versement de dividendes importants. Les assureurs mutualistes peuvent utiliser ces leviers pour les entreprises, petites ou grandes, et les territoires.
Le deuxième pilier de la directive Solvabilité II a plutôt donné au secteur les outils d'une plus grande réactivité face à la crise. L'on parle, pour sa révision, d'un choc de 22 % sur les actions, ce qui paraît plus adapté à des investissements de long terme que les actuels 40 %.