Je pense vous avoir compris, monsieur Bekerman, mais vous ne m'avez pas tout à fait convaincue. Vous semblez penser que les exigences en fonds propres seraient trop élevées et obéreraient la capacité des gestionnaires d'épargne à assurer le financement de l'économie. Nous craignons plutôt que les assureurs ne prennent des risques en plaçant les fonds épargnés et n'exigent par la suite que l'argent public vienne à leur secours pour leur éviter de s'effondrer. Certes, les assureurs, nous dites-vous, savent gérer à long terme, mais comment nous garantir qu'un allégement des exigences prudentielles n'entame pas la capacité des assureurs et, par voie de conséquence, des épargnants, à résister face aux crises ? Par ailleurs, comment peut-on être sûr que les investissements qui résulteraient de l'allègement des règles seraient des investissements de long terme, au bénéfice de l'économie réelle, et en considération de critères écologiques et sociaux ? À cet égard, la création d'un mécanisme coercitif visant à veiller à la prise en compte de ceux-ci vous semble-t-elle opportune ?