Je rappelle que toutes les dépenses annoncées par le Président de la République et par le Premier ministre l'ont été en juillet, et que M. le ministre délégué chargé des comptes publics et moi-même avons dit que les dépenses de l'État augmenteraient de 11 milliards d'euros en 2022. Toutes les mesures que je viens d'indiquer seront financées par cette augmentation. Nous avons également fait le choix de réutiliser les crédits non consommés de la mission Plan d'urgence face à la crise sanitaire pour réduire le déficit public de 2021, preuve de notre bonne gestion budgétaire, et pour financer une dépense d'urgence provoquée par l'augmentation du prix du gaz, laquelle nous a amenés, M. le Premier ministre et moi-même, à proposer un chèque énergie de 100 euros supplémentaires, pour 600 millions d'euros au total.
Si certains critiquent ces dépenses, qu'ils assument devant les Français qu'ils ne font pas le chèque énergie ! Il est trop facile d'expliquer sur les plateaux de télévision qu'il y a trop de dépenses et trop d'engagements de l'État, en niant que nous les avions annoncés depuis le début du mois de juillet, et, dans le même temps, de ne pas préciser aux Français quelles dépenses on voudrait couper. Où la hache tombera-t-elle ? Sur le chèque énergie, destiné aux Français les plus modestes ? Sur le recrutement de policiers supplémentaires ? Sur la protection des agriculteurs ? Sur les dépenses d'investissement que nous avons prévues dans les nouvelles technologies ? Sur l'assurance récolte, grâce à laquelle les agriculteurs seront enfin protégés contre les risques de perte de revenus liés aux calamités climatiques ? Que ceux qui dénoncent les dépenses excessives disent lesquelles, parmi celles que nous avons annoncées, ils retrancheraient ! L'honnêteté politique devrait, me semble-t-il, dicter ce type de réponse.
En revanche, je répète que nous avons devant nous un calendrier clair de rétablissement des finances publiques, où figurent toutes les dépenses annoncées depuis le mois de juillet, soit 11 milliards d'euros de dépenses supplémentaires, ainsi que les 8 milliards d'euros du Plan d'urgence, dont la quasi-intégralité sera consacrée à la réduction du déficit public. Y figurent également un calendrier de retour de celui-ci sous 3 % d'ici 2027 et un amortissement de la dette covid d'ici à 2042, sur vingt ans.
Les instruments pour le rétablissement des finances publiques, vous les connaissez. Nous refusons d'utiliser celui auquel ont constamment recouru les gouvernements précédents, toutes majorités confondues, qui est l'augmentation des impôts. Nous lui préférons l'accélération de la croissance, la poursuite des réformes de structure, telles que celle de l'assurance chômage au 1er octobre de cette année, et la pluriannualité des dépenses publiques, telle qu'elle a été proposée par Laurent Saint-Martin et par le président de votre commission, Éric Woerth, et dont j'estime qu'elle devra, le moment venu, prendre un caractère constitutionnel, pour nous permettre de faire de véritables choix démocratiques en matière de dépenses.