Intervention de Véronique Louwagie

Réunion du mercredi 22 septembre 2021 à 15h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

La présentation du dernier projet de loi de finances d'une législature est une épreuve de vérité. Je me souviens d'avoir entendu dans cet exercice Michel Sapin, et quelque temps après Didier Migaud, alors président du Haut Conseil des finances publiques.

Monsieur le ministre de l'économie, vous et moi nous avons un point commun : nous sommes Normands. En règle générale, nous faisons donc la promotion du camembert. Or, aujourd'hui, vous nous présentez un budget ressemblant à un gruyère, avec des trous de tailles diverses. Il y a des trous concernant les dépenses – ce que vous ne contestez pas, d'ailleurs –, puisqu'il nous manque des informations à propos du revenu d'engagement et du plan d'investissement. Il y a également des trous en ce qui concerne les recettes, comme l'a souligné le Haut Conseil des finances publiques : celles qui sont assises sur les salaires, par exemple, sont sous-estimées.

Vous nous avez parlé d'« honnêteté politique », monsieur Le Maire, et vous, monsieur Dussopt, de « sincérité budgétaire ». Ce budget incomplet traduit pourtant une forme d'insincérité budgétaire – et c'est un expert-comptable qui vous le dit.

Je voudrais souligner, par ailleurs, le caractère abyssal de la dette : celle-ci avoisine les 3 000 milliards d'euros. Or, dans le cadre de ce budget, aucun débat sur la question n'est prévu ; cela devrait nous inquiéter, comme le soulignait ce matin le président Pierre Moscovici.

La majorité a fait des comparaisons avec les législatures précédentes. Quant à moi, je voudrais faire une comparaison avec l'Allemagne, pays avec lequel nous devrions former un tandem – ce qui suppose d'être synchronisés : fin 2021, notre dette a atteint 115 % du PIB, quand elle était de 70 % en Allemagne.

J'aborderai, pour finir, la question du niveau des dépenses publiques. La Cour des comptes a rappelé, en septembre dernier, qu'il était largement supérieur, avant la crise, à la moyenne de la zone euro – de l'ordre de 8,6 points de PIB en 2019. C'est un vrai problème.

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