Rarement le budget en faveur de la rénovation urbaine a été aussi important. Opérations dans des quartiers difficiles, hébergement d'urgence, aides de l'ANAH, plan en faveur des copropriétés dégradées, on ne peut pas dire que les moyens dégagés par l'État pour le logement manquent. Or la construction dépend en grande partie des collectivités locales, ne serait-ce que pour les permis de construire. Et on ne peut pas dire que les maires nouvellement élus soit des maires bâtisseurs. À Marseille, que je connais bien, les permis de construire délivrés pour des programmes de logement social se comptent sur les doigts d'une main. Cela pose un problème de traduction au niveau local des politiques impulsées au niveau national.
J'ai été chargé par le Premier ministre d'une mission sur l'égalité des chances, notamment sous l'angle de l'équité territoriale. Les collectivités territoriales font face à de multiples contraintes. Il faut héberger les migrants. Il faut lutter contre le logement insalubre, qui ne touche pas seulement Marseille mais aussi des villes comme Bordeaux. Certaines villes moyennes sont devenues plus attractives à la suite de la pandémie et la situation du marché immobilier y est plus tendue. Il faut donc s'interroger sur la manière de planifier la construction de logements à moyen et à long terme au niveau national, tout en favorisant la mixité.
L'État fait beaucoup pour le logement – et la majorité et le Gouvernement n'ont pas à rougir de leur bilan en la matière – mais il faut que les collectivités territoriales s'associent à l'effort.