Il n'a échappé à personne que le secteur du logement est un énorme navire dont il faut prendre soin, mais dont on ne peut pas changer le cap en seulement trois ans. Surtout lorsqu'on a dû faire face à la crise de la covid et que des élections municipales sont intervenues pendant la période. Je ne cherche pas à minimiser l'impact de la réduction de loyer de solidarité sur les organismes HLM mais il ne s'agit plus désormais d'une question d'argent mais d'une volonté de faire.
Le cas de Marseille est parfaitement éclairant. On a actuellement des maires qui bloquent des constructions en ne délivrant pas de permis de construire, voire en retirant des permis déjà accordés – nouvelle technique que l'on observe par exemple à Marseille, à Bordeaux et à Poitiers. La loi d'orientation pour la ville donne à l'État un rôle important dans la mise en œuvre de la politique du logement, mais il ne peut le faire qu'avec les collectivités territoriales. Et là, on a un vrai blocage.
En ce qui concerne les entreprises du bâtiment, on a coutume de dire que quand le bâtiment va, tout va. Malgré un probable léger ralentissement de la production de logements neufs, les entreprises du secteur sont toutes débordées. Il y a sans doute quelque chose de plus profond qui se passe dans le pays.
Si les maires bâtisseurs tendent à disparaître, il faudra réviser l'ensemble du modèle de la construction de logements pour pouvoir en produire davantage.