Je souhaite défendre un modèle d'école qui correspond à ce dont nous avons besoin aujourd'hui car il obtient un taux de réussite de 93 % et s'adresse surtout aux jeunes décrocheurs dont le nombre s'est fortement accru. Il n'est pas absurde de s'appuyer sur des outils qui fonctionnent et qui ne demandent qu'à être multipliés.
Ces écoles, dénommées écoles de production, proposent à des jeunes de 15 à 18 ans en situation de décrochage scolaire des formations qualifiantes fondées sur une pédagogie spécifique. Les productions des élèves répondent à des commandes réelles de la part des entreprises. Les élèves, qui sont encadrés par des maîtres professionnels, apprennent la pratique, la théorie et surtout le savoir-être dans le monde du travail. Ils sont attendus à la sortie par les employeurs puisqu'ils se préparent à des métiers en tension.
Cette pédagogie a fait ses preuves. Les résultats sont édifiants : le taux de réussite aux examens est de 93 %, 45 % des élèves choisissent de poursuivre leurs études en sortant de l'école et 100 % d'entre eux trouvent un emploi.
Le Gouvernement a, à plusieurs reprises, exprimé son très fort soutien aux écoles de production – d'abord Muriel Pénicaud, puis Agnès Pannier-Runacher, Élisabeth Borne et Sarah El Haïry, qui ont visité les écoles implantées à Nantes et à Lyon à la rentrée 2021. Il encourage l'accélération de la création de telles écoles sur le territoire : en 2018, on ne comptait que vingt-cinq écoles de production ; en 2022, elles seront quarante-six. Dans le cadre du plan de relance, un appel à manifestation d'intérêt a été lancé pour l'ouverture de vingt écoles de production supplémentaires.
Au-delà de l'aide que la Fédération nationale des écoles de production peut obtenir pour ouvrir de nouvelles écoles, nous devons contribuer activement à leur pérennité.
Il est prévu dans le projet de loi de finances pour 2022 de financer ce dispositif à hauteur de 2,84 millions d'euros en AE et CP, contre 4,75 millions en 2020 et 4,88 millions en 2021. Pour atteindre l'objectif d'un doublement du nombre d'écoles de production d'ici à la fin de 2023, il convient d'accentuer le soutien financier qui leur est apporté. Il est donc proposé de subventionner les écoles de production à hauteur de 5 500 euros par élève en 2022 pour un montant total de 7,5 millions d'euros.