Une fois de plus, par malveillance ou par incompétence, le débat parlementaire a été escamoté.
L'examen des crédits de la mission budgétaire Travail et emploi pour 2022 démontre qu'il est possible d'augmenter les crédits de 3 % et, en même temps, de persévérer dans l'injustice.
Vous persévérez dans l'injustice en mettant en œuvre votre réforme de l'assurance chômage, qui aggravera la précarité des demandeurs d'emploi, tout en réduisant leurs droits à une allocation chômage ; en privant Pôle emploi, sur l'ensemble de votre quinquennat, de 1,259 milliard d'euros pour le financement de ses charges de service public, soit une année entière de financements en moins. Pour le financement de la protection du marché du travail, de l'accueil, de l'accompagnement des personnes à la recherche d'un emploi, d'une formation ou d'un conseil d'insertion professionnelle, votre quinquennat aura été un quadriennat.
Vous persévérez aussi dans l'injustice par le décret de réforme de l'assurance chômage, en ponctionnant 1,225 milliard d'euros en trois ans sur le budget de l'UNEDIC, pour financer Pôle Emploi. Ce faisant, le Gouvernement ne paie plus l'accompagnement pour la recherche d'un nouvel emploi. Vous faites payer les chômeurs eux-mêmes, alors que, comme pour tout service public, ces missions devraient être fiscalisées.
Vos fausses promesses sociales ne sauraient cacher votre renoncement. Votre promesse faite à la jeunesse d'un revenu d'engagement n'apparaît nulle part dans le PLF pour 2022. Pendant que les jeunes font à nouveau la queue devant les banques alimentaires, et que vous leur refusez le RSA, vous continuez d'appeler « universelle » une garantie jeunes accessible à 200 000 jeunes tout au plus, alors que la France compte plus de 600 000 personnes de seize à vingt-cinq ans qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation.
Votre persévérance dans l'injustice avec le détricotage de l'assurance chômage, l'abandon des demandeurs d'emploi et des jeunes, et vos fausses promesses, conduisent les députés du groupe Socialistes et apparentés à voter contre l'adoption des crédits de la mission Travail et emploi.